« Les parents pensent souvent que le fait de trouver un logement dans la zone de rattachement d’une école suffit à garantir à leur enfant une place dans l’établissement scolaire en question. Mais le système britannique ne fonctionne pas comme cela », affirme-t-elle.
Et elle est bien placée pour le savoir. Enseignante chevronnée avec une grande expérience dans l’éducation au Royaume-Uni, en Irlande, aux Émirats arabes unis et en Afrique, Sarah Teasdale a élevé ses trois filles à l’étranger, faisant d’elle une personne particulièrement bien équipée pour aider les parents expatriés à se familiariser avec le système scolaire britannique.
Premier fait surprenant : la procédure d’inscription dans une école publique ne peut être entamée depuis l’étranger.
De nombreuses familles d’expatriés font le choix de l’école publique britannique. Pour demander une place dans ce type d’établissement, il ne suffit pas d’avoir un logement permanent dans la zone de rattachement avec votre nom sur le bail de location, il faut aussi que l’enfant vive physiquement à cette adresse.
En effet, le conseil municipal local, qui finance l’éducation des enfants dans sa région, n’acceptera d’assumer la responsabilité légale d’un enfant – et d’allouer des fonds pour son éducation – qu’après avoir vérifié que le bail a effectivement commencé et que l’enfant vit légitimement au domicile indiqué.
En pratique, cela signifie qu’il faut prendre contact avec la mairie dès le premier jour de location, et présenter une copie du bail et les cartes d’embarquement des enfants, ou une attestation d’inscription auprès d’un médecin local, prouvant qu’ils résident bel et bien à l’adresse indiquée.
« Cela évite l’utilisation par certains de l’adresse d’un ami ou d’un membre de la famille au Royaume-Uni en vue d’obtenir une place dans une école. Les enfants venant de l’étranger ne peuvent donc plus être inscrits sur les listes d’attente, comme c’était le cas auparavant », explique Sarah.
Mais elle insiste sur le fait que, dès le moment où les enfants sont au Royaume-Uni, ils ont droit à une place dans une école. Le conseil municipal a l’obligation de scolariser tous les enfants de moins de 16 ans. Entre 16 et 18 ans, cette responsabilité repose sur la famille, mais la scolarisation jusqu’à 18 ans est obligatoire en vertu de la loi.
Deuxième fait surprenant : Même en habitant dans la zone de rattachement, il se peut que vous n’obteniez pas l’école de votre choix.
Comme la plupart des personnes concernées déménagent pendant les vacances d’été, au milieu de l’année civile, leur seul choix est de faire une demande d’inscription dans une école « en cours d’année ». Cela signifie qu’il reste peu de places disponibles car la majorité sont déjà prises par les parents qui ont fait leur demande « dans les temps ».
Par exemple, si votre enfant entre à l’école primaire en septembre 2025, la demande d’inscription doit être faite avant le 15 janvier de la même année, à minuit. Pour l’enseignement secondaire, la demande doit être faite avant le 31 octobre de l’année précédant l’entrée de votre enfant en établissement secondaire.
“Bien sûr, cela n’est pas possible pour les parents avec lesquels nous travaillons”, explique Sarah.” Leur enfant obtiendra une place dans une école, mais ce sera dans l’école de premier choix uniquement s’il y reste des places. Si l’enfant est placé ailleurs, les parents pourront l’inscrire sur la liste d’attente de leur école de premier choix, et c’est ce que nous les encourageons à faire”.
D’expérience, si une place se libère dans l’école de premier choix au cours des deux premières semaines, les parents décident généralement de changer l’enfant d’école. Mais si une place se libère alors que l’enfant a pris ses marques et est bien intégré, ils font rarement le changement.
Comment demander une place dans une école au Royaume-Uni ?
Pour obtenir une place dans une école publique, Sarah envoie une demande au conseil municipal avec la liste des écoles locales classées dans l’ordre de préférence des parents. Le conseil revient ensuite vers elle avec un placement qui n’est pas sélectif. Cela veut dire qu’il n’est pas influencé par les résultats scolaires de l’enfant, qu’il n’y a pas de test pour déterminer ses aptitudes et que le conseil n’exige pas de bulletins scolaires antérieurs.
La procédure d’inscription est différente pour les écoles privées. Avant que la famille n’arrive au Royaume-Uni, Sarah discute en profondeur avec elle des critères de scolarisation et des lieux qu’elle préfère. Elle trouve ensuite une place dans une école appropriée et aide la famille à finaliser la procédure d’inscription. L’enfant peut ainsi commencer l’école dès son arrivée.
La recherche d’une école et la recherche d’un logement vont de pair
En raison du fonctionnement du système scolaire britannique et de l’état actuel du marché locatif au Royaume-Uni, Sarah encourage les familles à ne pas se focaliser sur des écoles en particulier. Elles devraient plutôt identifier deux ou trois zones dans lesquelles plusieurs écoles sont bien cotées – non seulement parce qu’il y a un risque de ne pas obtenir une place dans l’école souhaitée, mais aussi parce qu’il n’est pas non plus garanti qu’elles trouvent un logement dans la zone de rattachement.
La scolarisation est la priorité absolue
Pour Sarah, son travail ne se limite pas à trouver des places dans les écoles. Une de ses tâches les plus importantes est d’informer les parents sur les différences entre le système britannique de recherche d’écoles et celui auquel ils sont habitués, afin de les aider à gérer leurs attentes en conséquence.
« La plus grosse préoccupation des parents est de trouver la bonne école pour leurs enfants », dit-elle. “Pouvoir les aider dans ce processus qui peut sembler décourageant et leur donner l’assurance que leurs enfants seront en mesure de réussir dans ce nouvel environnement est extrêmement gratifiant”.
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